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Tropical Conservation Science
June 2008 | Vol. 1 | Issue 2 | pages 75 - 162


Les disparités en matière de données relatives à la biodiversité tropicale : Adresser cette disparité par rapport l'observation globale

Les pertes en matière de biodiversité interviennent à un rythme alarmant à travers le monde. C'est sous les tropiques que l'on trouve les espèces en plus grand nombre, et ces zones étant impactées par une intensité croissante de la pression humaine, le statut de la vie animale et végétale fait apparaître un sévère déclin pour de nombreuses espèces. La législation internationale comme par exemple l'Objectif 2010 fixé par la Convention sur la Diversité Biologique, requiert des pays de mesurer les tendances en biodiversité, ainsi que de surveiller le progrès en matière de réduction des pertes de biodiversité. Nous avons découvert au travers de quatre différents échantillons de données de biodiversité globale qu'il y a de grands écarts de disponibilité de données dans les pays tropicaux. Les limites de la couverture des données de biodiversité limitent elles mêmes la capacité de faire des mesures informatives du changement de biodiversité, en particulier au niveau national. Il est par conséquent vital que l'information de biodiversité pour les tropiques soit améliorée de sorte qu'une meilleure représentation de la biodiversité globale soit obtenue. Des programmes de surveillances ciblés doivent être établis. De nouveaux indicateurs et méthodes de mesures du changement de biodiversité actuellement en cour de développement pourraient se révéler à court terme plus appropriés pour les pays tropicaux, ce qui permettrait à ces nations de surveiller à l'avenir plus efficacement les évolutions de la nature.


Quelques aspects de l'efficacité de dispersion des graines par le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia) dans la forêt Atlantique Brésilienne

Le tamarin lion doré est un primate de petite taille et menacé de disparition. Dans tout le monde entier, il occupe seulement huit municipalités de l'Etat de Rio de Janeiro- Brésil. Le régime alimentaire de ces primates est principalement constitué de fruits, d'insectes, de petits vertébrés et de nectar. Durant la consommation de fruits, la majorité des graines sont ingérées et dispersées dans la forêt où ils vivent. Une étude réalisée dans la Réserve Biologique União (municipalités de Casimiro de Abreu et de Rio das Ostras, Etat de Rio de Janeiro) a découvert que le tamarin lion doré est un disperseur de graines de grande efficacité, et ce dû au nombre et à la variété des graines consommées mais aussi par le fait que les graines ingérées peuvent germer directement. De plus, les tamarins dispersent les graines dans des endroits favorables à la germination, c'est-à-dire dans un lieu où chaque espèce d'arbre peut germer et grandir mais aussi où une distance de dispersion par rapport aux arbres géniteurs (où de nombreuses graines tombent et meurent dû au manque d'espace, de lumière ou elles sont mangées par des prédateurs) est conservée. Dans la même forêt où se trouvent les tamarins lions dorés, il existe également d'autres espèces animales qui dispersent les graines mais ils diffèrent au niveau de la taille et de la quantité des graines dispersées. Le tamarin lion doré est une espèce importante pour la conservation de la forêt Atlantique, menacée de disparition, dû à la déforestation pour l'extraction du bois, l'agriculture, etc. La présence du tamarin lion doré dans cet habitat est très importante pour la régénération naturelle de la forêt et ce, par le mécanisme de dispersion des graines dans différentes zones de la forêt (bordures de forêt, zones ouvertes et dépourvues d'arbres, centre de la forêt).


Recherches centrées sur les Primates et la conservation dans le Nord de l'Argentine: the field station Corrientes (Station Biologique des applications multiples— EBCo)

Cinq espèces de primates non-humains vivent dans le nord de l'Argentine : le singe hurleur noir-doré, le singe hurleur brun, le capucin noir, le capucin à tête brune et le singe hibou. Bien que deux de ces espèces soient clairement en danger de disparition (le singe hurleur brun et le singe hibou), les populations des autres espèces sont en train de disparaître par l'impact des changements anthropogéniques sur leurs habitats. La majorité des forêts où vivent ces espèces, subissent une dégradation et une altération continues au profit du développement des plantations de sojas, de riz et des pâturages exotiques pour le bétail. De plus, les forêts protégées en Argentine sont insuffisantes pour maintenir la protection de ces primates. La Station Biologique des Applications Multiples de Corrientes (EBCo) est une institution académique et de recherche, établie en 2001. Les principaux objectifs d'EBCo sont d'assurer la protection des espèces animales et végétales occupant le nord de l'Argentine et de développer des programmes d'éducation environnementale. Les principaux projets de recherche de l'EBCo sont relatés à l'écologie, à la conservation des primates et de leurs habitats dans le nord de l'Argentine. Nous étudions aussi l'état de « santé » de l'écosystème visant ainsi à l'identification des facteurs à risques de transmission des maladies, ces derniers étant considérés comme une conséquence des changements environnementaux. En résumé, nos activités orientées vers la conservation visent à améliorer le développement d'une mentalité conservatrice par rapport à l'exploitation du bois, la conservation de la vie sauvage et de la santé humaine.


Coléoptères coprophages et fragmentation à long-terme de l'habitat à Alter do Chão, Amazonie, Brésil.

Les coléoptères coprophages enterrent les excréments des animaux et les utilisent comme ressources nutritives pour eux-mêmes mais aussi pour les larves. Ce groupe de coléoptères est spécialement répandu dans la forêt tropicale humide. Leur comportement fouisseur contribue accidentellement au bon fonctionnement et à la santé de l'écosystème par l'élimination de déchets, par le maintien d'un équilibre des excréments produits, par l'aération et la fertilisation du sol, et par la dispersion secondaire des graines intactes trouvées dans les fèces des mammifères. Par leurs multiples fonctions importantes dans l'écosystème, il est important de comprendre comment ils sont affectés par les changements de l'habitat, dans ce cas précis, par la fragmentation de l'habitat. Plusieurs études ont examiné les effets d'une récente fragmentation sur ces coléoptères ; dans notre étude réalisée dans un fragment de forêt sec à Alter do Chão, Pará, Brésil, nous avons examiné si les communautés de coléoptères coprophages se trouvant dans des fragments existant depuis un long terme (au moins de 150 années), ont souffert de pertes similaires à celles rencontrées dans les autres études. Utilisant une série de pièges dans des fragments de différentes tailles, nous avons déterminé si la taille du fragment avait un effet de perte sur le nombre d'espèces ou sur l'abondance des populations mais aussi, le degré d'isolation du fragment par rapport à la forêt continue a été considéré. Nous avons trouvé une espèce dominante encore actuellement non-identifiée, augmentant en abondance de manière non proportionnelle avec la densité des arbres, bien que cette espèce n'est pas rencontrée à l'extérieur des fragments c'est-à-dire dans la matrice savane. Les grands mammifères, tels que les singes hurleurs occupent toujours ces fragments, et pourraient donc fournir les principales ressources nutritives aux coléoptères coprophages. Néanmoins, nous suggérons que les déclins des mammifères dans la forêt par la destruction de l'habitat et par la châsse, affecteraient éventuellement négativement la faune des coléoptères coprophages, même sans inclure le processus de fragmentation.


Forêts tropicales sempervirentes sèches de la péninsule Indienne: importance de l'écologie et de la conservation.

Un type de forêt appelée forêt tropicale sempervirente sèche possède une distribution globale restreinte. Nous la trouvons dans certaines parties de l'Asie (sur la côte Coromandel de l'Inde, au nord du Sri Lanka, Vietnam, Thaïlande), en Afrique et en Amérique centrale. La grandeur de ces forêts et la diversité des espèces varient en fonction de la localisation du site, du type de sol et du degré de l'impact humain. Sur la côte Coromandel de l'Inde, ces forêts sont présentes sous forme de fragments (patches), de bosquets sacrés ou de temples forestiers protégés par le peuple local sur base de croyances religieuses. Notre étude s'est centrée sur la reconnaissance de la diversité des plantes, c'est à dire, sur la reconnaissance des variétés des genres d'arbres, des plantes grimpantes et celles de la strate basse de la forêt (herbes), présentes sur un total de soixante-cinq sites. Nous avons également déterminé le moment de la saison de floraison et de fructification ainsi que la production de feuilles et de fruits de la forêt. Nous avons classifié les sites sur base du niveau de la diversité des espèces, des interactions humaines et sur les efforts réalisés pour la protection des sites relativement non perturbés, modérément perturbés et très perturbés. Les plantes de valeurs médicinales les plus importantes ont été classées et la connaissance traditionnelle locale de celles-ci a été documentée. La signification de la conservation de ce type de forêt particulier, est accentuée sur la protection des sites avec des recommandations spécifiques basées sur le degré de variation de chaque site et sur le degré de protection de ceux-ci etc. Pour les sites modérément et très perturbés, la restauration des conditions d'utilisation des espèces végétales locales présentes dans ces sites ainsi que la restauration des autorités humaines sont suggérées.


Observations préliminaires et notion de conservation d'une population relique de singes araignées (Ateles geoffroyi) dans le canyon du Sumidero, Mexique.

La destruction de l'habitat par les activités humaines, la chasse et la capture comme animaux de compagnie (la femelle est tuée pour capturer le jeune porté sur son dos), ont causé de significatives réductions à partir de la distribution originale des singes araignées charismatiques dans le Mexique, en Amérique centrale et du sud. Les singes araignées consomment principalement des fruits mûrs et vivent en communautés sociales constituées de sous-groupes de tailles variables qui, chaque jour, se divisent et se rassemblent (organisation sociale de type fusion-fission) lors de la recherche de ressources alimentaires. — une organisation sociale très similaire à celle des chimpanzés Africains. Le Mexique constitue la frontière la plus nordique de la distribution des singes araignées dans le continent Américain, mais la conservation des populations de singes araignées dans ce pays s'avère difficile par le manque d'informations à propos de la localisation de telles populations et de leur état de conservation. Les initiatives de conservation régional par tous les pays d'Amérique Latine ont abouti à la création de systèmes de zones naturelles protégées (par exemple : réserves biosphère, parcs nationaux, etc.) . Ces zones renferment des segments importants de la biodiversité locale et régionale, incluant des espèces en danger de disparition telles que les singes araignées. Il y a peu de littérature rapportée sur la présence des singes araignées dans certaines aires naturelles protégées. Notre recherche rapporte les résultats basés sur des observations préliminaires d'une population de singes araignées présente dans le Parc National du Canyon du Sumidero (traversé par la rivière Grijalva) dans l'Etat des Chiapas, Mexique. La végétation de la forêt tropicale humide le long de la rivière du Canyon possède une distribution fragmentée (patches) et ces fragments sont séparés par des collines ainsi que par de très fortes pentes. Les singes araignées vivent dans ces fragments de forêt tropicale humide et de manière intéressante, ils se déplacent d'un fragment à un autre en escaladant les pentes du canyon. Ce comportement inhabituel permet aux singes araignées d'accéder aux ressources alimentaires et de rencontrer les autres membres de la même espèce dans le Canyon. Ces observations préliminaires suggèrent que le Parc National du Canyon du Sumidero (plus ou moins 21 milles hectares), existant depuis 1980, constitue une importante zone de conservation dans cette partie d'Amérique centrale pour les singes araignées en danger de disparition.

Translation by Céline Hauglustaine (Universite de Liege, Belgium)




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   Tropical Conservation Science is an open-access e-journal that publishes research relating to conservation of tropical forests and other tropical ecosystems.

Volume 1: Issue 2
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Lapenta-Procópio-de-Oliveira
Zunino-Kowaleski
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